« Maman, c’est demain qu’on va voir les cubaniens ??! » Oui ma chérie, mais ce sont les cubains qu’on rencontrera sur leur belle île des Caraïbes… Il y a plus de 10 ans, ma copine me racontait son voyage à Cuba avec les yeux pétillants et l’enthousiasme des vrais voyageurs. J’ai alors espéré y aller un jour. Les billets d’avion et le Lonely Planet en poche, ce sera Cuba en février ! On laisse volontiers la montagne aux nombreux vacanciers qui l’attendent toute l’année pour s’échapper vers un ailleurs inconnu ou presque.
L’heure est au voyage, au dépaysement total. Partir à Cuba en famille, ça se prépare. Seule ou en couple, l’approche aurait été toute autre, c’est évident. Avec les enfants, on anticipe – trop peut-être – avec un kit de voyage « anti-emmerdements » dont on ne se sert à la fin que pour quelques cloques. Mais au cas où, il était bien là. Les enfants sont tout excités du départ et particulièrement impatients des repas et des films à choix dans l’avion… Soit ! Tout est prêt ! On voyagera assez léger, 27°c à l’arrivée.
Rythme havanais
Air France nous emmènera à La Havane. Arrivés à 21h00 heure locale (4 heures du matin en Suisse), un taxi nous emmène à l’Hostal Calis Habana. Premier contact très sympathique, j’enclenche le mode espagnol mais ne suis pas très performante, il est bien tard à Lausanne… Fatiguée des semaines passées et du voyage, il n’y aura pas de repos prévu ici : les sens en ébullition ne laisseront pas le temps pour ça.
L’Hostal Calis dans le quartier Vedado est très bien tenu. Tout s’y trouve, sans superflu. C’est confortable et lumineux. On aura une grande chambre familiale avec terrasse et du Wifi sur demande. Très bien accueillis, on s’y sent bien.
Jour 1, en plein jetlag, réveil à 4 h. Pas grave ! On file voir le lever du soleil et les grosses vagues sur le Malecón. Elles sont énormes !! Seuls touristes à admirer le spectacle, nous nous tiendrons à bonne distance des gerbes d’eau qui se fracassent sur la route. Embruns salés et grand air pour un réveil vivifiant ! Le soleil se lève sur la Vieille Havane. Quel spectacle…!
La faim s’installe et chez nous elle est souvent décisive. L’heure du petit-déjeuner approche, on se régalera à la table de l’Hostal, dans la douceur du matin. Le soleil entre dans la salle du repas, c’est calme. Papaye, goyave, ananas, pastèque, œufs, pain grillé, beurre, croquettes, jus frais, café… Le repas sera répétitif mais il est bon et copieux. On a plaisir à échanger avec nos hôtes. Le ventre plein et pleinement réveillés, on part à la découverte de La Havane.
José et sa BelAir bleue de 1956 nous attendent pour nous emmener au centre-ville. Il faut compter 10 USD par course. Le trajet en voiture typique en vaut le détour, première immersion dans la capitale. Outre les couleurs qu’elles ajoutent encore au décor, ces vieilles voitures sont de véritables trésors ici et se lèguent de génération en génération. José nous explique tout ça avec fierté. Il nous parle de son pays et s’impose en guide touristique. Les 10 minutes passent vite, nous sommes déjà arrivés à destination. La Havane nous voilà !














Programme libre
La Vieille Havane, le matin, c’est parfait pour déambuler dans les rues au charme vétuste. Peu de monde, plus frais, la lumière est douce. On s’attardera sur les places pittoresques de la vieille havane, on entrera dans les églises ouvertes, on s’aventurera dans les rues aux murs décrépis. Les couleurs sont là, mais tout ou presque est délabré. Ça peut être perturbant parfois. L’après-midi : Un tourbillon. 70 000 personnes vivent sur les 4,5km2 de la Vieille Havane. Bruit, foule, circulation, odeurs, chaleur. On s’acclimate un temps, on apprécie, on s’en amuse. Mais un temps seulement. Le tour de la capitale en vieille Chevrolet Pink décapotable nous offrira un moment de répit et de contemplation. Et pareil, notre chauffeur, plutôt bavard, nous fait un résumé de la vie ici. Mes lectures d’avant voyage m’ont laissé un tas de questions sans réponses. J’en ai eu quelques bribes le jour 1.
On découvrira au hasard de nos promenades quelques musées. Pas grands mais intéressants. Notamment Le Musée de La Révolution. Très axé, évidemment. On trainera un peu dans les rues, pour mieux observer et apprécier. C’est la période du festival de la littérature, il y a des conférences un peu partout dans la ville, orientées elles aussi. On fera des pauses rafraîchissantes au gré de nos envies, dans quelques jolis hostales typiques du centre. Et contre toute attente, on trouvera les rues de La Havane quasi désertes en soirée. Une tranquillité bienvenue que seuls les havanais viennent rompre avec leurs discussions joyeuses et bruyantes. Dîner sur l’une des jolies places d’où l’on observe la vie locale et nos enfants qui jouent avec les petits havanais autour de la fontaine. Cuba nous offre de jolis souvenirs.
On prendra un fameux Daïquiri chez Hemingway au Floridita. Le Band Cubain nous a sorti son plus beau répertoire. Impossible de ne pas se trémousser sur la musique entraînante. Beau moment dans un endroit chargé d’Histoire. On s’attablera en décalé à la terrasse d’un grand hôtel du centre, l’Hotel Inglaterra, avec musique d’ambiance. Poulet, porc, bœuf, langouste, avec riz et 3 crudités. Le menu répétitif du séjour est toujours simple et on commande ce qu’il y a de disponible en cuisine ce jour-là. Les cubains font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont. Quand ils te racontent leur vie, il n’y a plus qu’à les remercier. On essaye d’éviter les cocktails de fruits frais, souvent rallongés à l’eau du robinet, et les gros glaçons. Le microbiote européen ne pourrait pas apprécier.
On est souvent apostrophé, pour toutes sortes de choses. Mais c’est tranquille : un No gracias! avec le sourire suffit. On nous a même chanté la Marseillaise… Les cubains ont eu plaisir à discuter avec nous, souvent dans un très bon français. Ils apprennent la langue à l’école pour accueillir les touristes francophones, les canadiens notamment, ces francophones qu’ils apprécient particulièrement car « ils s’intéressent à notre culture » me confiera un havanais. La circulation en centre aux heures de pointe est dense et semble anarchique. Le tout est de se mettre au rythme et de ne pas hésiter. Et aussi d’être prudent. Ici, le klaxonne est ton meilleur ami sur la route.
Déjeuner improvisé à l’Hotel Nacional, lieu incontournable à La Havane où se sont rendues un tas de personnalités de tous bords et qui a été le QG d’une certaine mafia italienne. Le menu est simple : Grillade de porc ou de langouste. Simplissime mais très goûteux. On chill quelques heures dans les jardins à coup de Mojito, Daïquiri et Cuba libre, Virgen pour les enfants qui adorent les paons et leurs roues. L’inverse est moins sûr.
Dîner à La Reserva dans le Vedado. Une belle adresse vue dans un magazine avant de partir, type Boutique-Hôtel où la réservation est indispensable… La Saint-Valentin est prise très au sérieux ici. On nous souhaite une bonne fête. C’est mignon. Le menu est travaillé pour l’occasion, le cocktail est au gingembre. Les enfants tombent de fatigue. A J+2, très honnêtement, nous aussi. Pour le romantisme, on repassera. Et demain, on met les voiles !

















Prendre la route
Ah la location de voiture… Un élément important du voyage à Cuba, nous qui souhaitons toujours un maximum de flexibilité. En grande planificatrice, j’ai réservé la voiture avec Cubacar il y a des semaines. La prise en charge à 9h précises a duré plus de 2 h… c’est devenu incertain tout à coup. Peut-être il n’y aura pas de véhicule disponible..? Peut-être il n’y aura pas de carburant pour notre véhicule..? Ayant payé d’avance, nous avons été pris en charge au mieux. Nos compagnons de salle d’attente étaient sur l’affaire depuis la veille et y sont peut-être encore…
Ça peut vite être rageant d’attendre alors que tout a été prévu et payé d’avance. Mais à Cuba, c’est comme ça, on prend son mal en patience. Et ça nous donne une chance de discuter avec les autochtones. Une guide était là justement. À nous, pendant ce temps d’attente incertain, elle a raconté la Cuba d’aujourd’hui. Et ça, c’est en soit déjà une grande partie du voyage.
Enfin, quitter le tumulte de la ville et s’échapper par la route qui longe la côte Nord. La lumière est généreuse et les paysages sont d’ailleurs. À une allure moyenne, on a le temps de s’imprégner du décor. (L’application Maps.me nous a offert confort et sérénité avec les cartes des trajets téléchargées en avance !)
Sur les routes il se passe un tas de choses. Des charrettes transportant gens et victuailles. Des piétons sur le bas-côtés attendant des heures durant un hypothétique car qui ne passera peut-être que demain. Notre petite voiture bien chargée ne nous a pas permis de rendre service sur les trajets. Des animaux broutant l’herbe des bas-côtés. Des panneaux aux discours révolutionnaires, partout. De belles voitures d’ici qui donnent aux photos des airs de cartes postales. Des feux de parcelles maîtrisés. Des vendeurs de toutes sortes, de fruits, de légumes, dont certains à l’abri de cabanes bien achalandées. On s’arrêtera pour y acheter ces délicieuses petites bananes – tellement exotiques à Lausanne -, pour occuper les quelques heures de route vers Varadero.
L’état des routes est désastreux, c’est important de le savoir et de s’y préparer. Aussi court soit le trajet, on a de l’eau et de la nourriture dans la voiture, un réservoir suffisamment rempli – le carburant est une denrée rare dans certaines zones -, une roue de secours en bon état et on ne conduit que de jour. Simple, basique.
Varadero : Playa y basta !
Viñales était au programme mais pour un tas de raisons, hélas, on a dû y renoncer. On s’octroie 1 jour et demi de playa y nada. Les enfants sont enchantés ! Direction Varadero et ses 60 hôtels sur 20 km de plage. Paradisiaques les plages, en effet. Le sable blanc rend la mer irrésistible. Décor léché de carte postale et concentration de touristes en All-In, nous inclus. On a su très vite qu’on serait ici de passage et que Cuba n’est pas Varadero et inversement.
À la dernière minute, on atterrit dans un 4 étoiles dans son jus, Be Live Las Morlas, simple mais efficace, avec piscine et accès direct à la plage. La restauration sur place : pas de commentaire. Mais certainement pas à la hauteur du prix déboursé. On savait cependant à quoi s’attendre. En mal de variété culinaire qualitative, on s’échappera du complexe en « tout-inclus » pour trouver des saveurs plus locales. La table de Varadero 60 est recommandée dans le guide. Assiettes généreuses, variées, savoureuses et bon service. Repaire de touristes certes, mais bonne expérience. De quoi repartir de plus belle vers la prochaine étape. Et c’est pour nous l’unique raison d’échouer à Varadero : le farniente, se reposer et être redynamisés pour la suite du voyage.
Le petit-déjeuner du buffet de l’hôtel fait son office. Ce matin, on descend au Sud, à Caletón, Playa Larga.
PS : Plein d’autres images sur mon Insta : @carolinedecima !! 😉



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